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LA COOPERATIVE DE FROMAGERIE
Les fruitières à Comté ont une origine très lointaine. Elles se sont constituées d'abord d'une manière informelle, puis à la fin du siècle dernier elles ont adopté les statuts de coopératives pratiquement identiques à ceux d'aujourd'hui.
La fromagerie de Courvières fonctionne dans des locaux' communaux au moins depuis 1875 puisque l'actuel bâtiment a été édifié lors de la démolition de l'ancienne église en 1868 (?) pour servir d'abord de lieu de culte pendant la reconstruction de la nouvelle église en 1870.71 et ensuite de chalet communal.
Les archives de la coopérative remontent à 1900 . Quatre vingt dix ans d'histoire locale y sont consignés: cela passe des comptes aux assemblées générales, élections de gérants, vente des fromages, embauche des fromagers ou renouvellement du matériel.
L'évolution en baisse constante du nombre des sociétaires de même que l'augmentation diamétralement opposée de la production sont tout à fait significatives de la profonde mutation du monde agricole et rural au cours de ces cinquante dernières années.
Aujourd'hui le "chalet" n'a plus le rôle social qu'il tenait en permettant à la plupart des villageois de se rencontrer à la "coulée" et de discuter, surtout en hiver. Autres temps, autres moeurs!
LES MOYENS
Au fur et à mesure de l'augmentation des apports de lait, il a fallu moderniser les locaux et le matériel pour permettre au fromager d'assurer la fabrication des fromages dans de bonnes conditions.
En 1962, la réfection des locaux de fabrication est financée par la commune. Dans les années 1970 - 78 une grande partie du matériel (génératrice, écrémeuse, tirage sous-vide) est échangée. Le passage de la fabrication d'emmental en comté en mars
1978 nécessite l'installation de presses supplémentaires. Tout cela aux frais de la coopérative.
En 1989 le programme de modernisation demande un investissement assez lourd qui comprend en outre le refroidissement et stockage du sérum en tank isotherme. La coopérative a investi environ 1.400.000 dans ces travaux et installations nouvelles.
Cet outil rénové peut permettre le transformation de 2.000.000 litres annuellement par un fromager.
QUELQUES CHIFFRES
Pour un apport de lait de 1818000 Kg, on fabrique annuellement 180 tonnes de fromages, 30000 litres de crème plus 1600 litres transformés en beurre. Le sérum est vendu pour l'engraissement des porcs.
Le chiffre d'affaires brut est de 5.350.000 Francs par an
1992,Pour obtenir le prix net du lait il faut retrancher 20% du prix brut pour couvrir tous les frais.
Les dernières années ont été favorables aux fruitières, le prix du lait y est supérieur d'environ 10% par rapport aux ventes â des laiteries. Il faut dire que le coût du ramassage n'y figure pas. Néanmoins, la réussite des fabrications par notre fromager M. Courtebras secondé de son épouse est un atout supplémentaire. Savez-vous qu'ils détiennent par ailleurs le record de longévité à la société au moins depuis 1900. En effet ils occupent ce poste depuis le 1er janvier 1973!
PERSPECTIVES D'AVENIR
La limitation autoritaire de la production laitière par l'instauration d'un régime de quotas basé sur l'année 1983, la cessation d'activités d'agriculteurs arrivant â la retraite se traduisent par un plafonnement voire une diminution des livraisons de lait. Nous l'avons remarqué dans le graphique bien entendu.
Cela n'est pas sans poser d'interrogations quant â la pérennité de l'entreprise: cette structure de transformation minuscule pourra-t-elle toujours valoriser au mieux le lait produit au pays?
1) La mise en place et le fonctionnement d'un ramassage du lait à la ferme pourraient-ils se faire en maintenant un niveau de rentabilité suffisamment attractif?
2 ) Les conditions draconiennes de mise en conformité pour les rejets d'effluents sont une source d'inquiétude
3 ) La mise aux normes européennes de l'atelier est-elle compatible économiquement avec le maintien de la vente au détail?
4 ) La possibilité immédiate pour un ou plusieurs sociétaires d'opter pour la vente de son lait à l'extérieur reste une véritable épée de Damoclès pour le maintien de l'équilibre fragile de l'entreprise.
Certes, la fabrication bonne valeur ajoutée, le Comté par son appellation d'origine opportunité dans la décennie maximum la non-qualité d'un produit haut de gamme à au lait cru, protégé sur le marché contrôlée représente encore un avenir; encore faut-il éviter aux producteurs et au fromager à démontrer capacités de travailler ensemble, intelligemment, pour tirer au mieux d'une situation spécifique et des moyens à leur disposition, à l'échelle du village et peut-être davantage â l'avenir , qui sait?
leurs parti
Le Président,
B.GRESSET.
Bulletin municipal 1993
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