Courvières se trouve situé sur une voie de passage importante,
celle qui conduisait de Pontarlier à Salins par Frasne et Boujailles.
On comprend l'enjeu que représentait, au Moyen Age. le contrôle de cet axe de communications
et la lutte d'influence que se sont livrés les seigneurs de la région sur l'Arlier en général.

Ce sont d'abord les sires de Joux qui imposent leur
domination, relayés ensuite,
après 1250, par la maison de Chalon ; Henri de Joux doit s'incliner
devant la victoire de Jean je Chalon et se reconnaître son vassal, pour
ses fiefs de : Joux, Usier, Dommartin et Courvières.
Au XVIe siècle, la seigneurie de Courvières est encore entre les mains
des sires de joux,
qui y disposent de tous les droits de justice. Pourtant à la fin du
siècle, apparaissent
d'autres titulaires de fiefs, les Watteville en particulier. En 1584,
le dénombrement de la terre de Courvières est réalisé par Nicolas de
Watteville et sa femme Anne de Grandmont, dite de Joux ; au siècle
suivant (1620), Pierre de Watteville (un des trois fils de Nicolas) est
seigneur d'Usier, d'Ouhans et de Courvières. Dom Carlos (fils aîné de
Pierre) est comte de Courvières, tandis que Dom .Juan (fils cadet de
Pierre) devient Abbé de Baume-les-Messieurs. Mais c'est ce dernier qui,
en 1683, vend la seigneurie de Courvières à Claude-François Compagny
(avocat du roi au siège de Pontarlier), qui devait également étendre
ses biens dans le val d'Usier. En 1685, un nouveau dénombrement de la
terre de Courvières est réalisé par Compagy et confirme donc le
transfert de propriété.
La fille de Claude-François Compagny Marie-Gabrielle, épouse (1692)
Charles Monnier,
seigneur de Mamirolle et de Noironte... qui hérite donc d'Usier et de
Courvières à la mort de son beau-Père en 1700 ; il achète en 1711 la
charge de Premier Président à la Chambre des Comptes du Comté de
Bourgogne et devient marquis en 1713. La terre de Courvières reste en
possession de la famille de Monnier jusqu'à la Révolution.
Notons pourtant qu'en 1759 le marquis de Monnier est condamné à faire
hommage au prince d'lsenghien (héritier des biens de la famille de
Nassau-Orange, elle même héritière des Chalon), pour sa terre de
Courvières, déclarée mouvante de la seigneurie de La Rivière.
II faudrait noter ici les problèmes, nombreux, que posent les relations
de la terre de Courvières avec les seigneuries voisines d'abord, puis,
à la période moderne, avec les autres communes limitrophes. En 1440,
une enquête vise à délimiter les seigneuries de Chalamont et de
Courvières ; en 1541 un procès oppose les habitants et ceux de
Boujailles à propos des droits de pâturage " à Juravert " ; au XVIIIe
siècle encore, une contestation territoriale provoque un nouveau
procès, avec Frasne cette fois.
II faudrait noter ici les problèmes, nombreux, que posent
les relations de la terre de Courvières avec les seigneuries voisines d'abord,
puis, à la période moderne, avec les autres communes limitrophes. En 1440, une
enquête vise à délimiter les seigneuries de Chalamont et de Courvières ; en
1541 un procès oppose les habitants et ceux de Boujailles à propos des droits
de pâturage « à Juravert » ; au XVIIIe siècle encore, une contestation territoriale
provoque un nouveau procès, avec Frasne cette fois.
La
présence humaine à COURVIERES remonte à la protohistoire (correspond à
l'existence de documents écrits rares sur l'histoire des sociétés) car
l'exploitation d'une carrière a permis de mettre au jour une grotte
renfermant trois haches en bronze de type de NEYRUZ (caractéristique de
la Suisse occidentale dans la toute première partie du Bronze Ancien)
Mais, peu de documents existent qui permettraient de faire lien entre
la première étape du peuplement et la période médiévale c l'existence
de COURVIERES est attestée dès le XIIIème siècle. La première mention
de notre village apparaît dans les recueils de CHALON en 1250 sous la
forme de "CORVIERES".
Si l'on se penche sur le nom de notre village, celui-ci a connu bien
des modifications. CORNIERES - COIGNIERES - CORVIERE CORVIERES(1250) et
COURVIERES(1262).
On voit traditionnellement dans les "COURVIERES" des lieux hantés par
les corbeaux ; Toutefois les hésitations des formes anciennes
interdisent 1a certitude ; COURVIERES pouvait être aussi un dérivé c
"corne" avec le sens de "champ"
VIE QUOTIDIENNE:
Malgré la rudesse du
climat, la polyculture prédomine jusqu'à la fin de
l'ancien régime.
Mais le manque de bois semble avoir souvent posé des
problèmes.
En 1,939 Jean de Chalon, qui impose sa domination sur COURVIERES,
accorde aux habitants un droit d'usage dans les forêts de 1 Joux
moyennant une redevance.
Les guerres, les calamités ont touché notre village.
L'épisode le plus
dramatique se situe au XVIIème siècle.
En 1.636, les habitants sont victimes de la peste ; c'est d'ailleurs
à
proximité du cimetière où étaient
enterrés les pestiférés qu'a été
érigée la petite chapelle de Notre-Dame des Sept
Douleurs. La même
année ceux qui restent sont victimes de la grêle qui
détruit les
récoltes.
En 1639, la contrée est ravagée par les "Suédois"
de Bernard c Saxe -
Weimar
En 1657, il n'y a plus que 88 habitants. Leur nombre remonte au
XIXème
siècle ; 457 habitants sont recensés en 1826 ; 496 en
1876 (chiffre qui
n'a pas été dépassé depuis.)
L'élevage se développe, ce qui justifie la
présence de deux sociétés de
fromagerie en 1891 ; les céréales régressent mais,
en 1836, 162 ha leur
sont consacrés. II
existe une scierie et un moulin à vent qui n'a jamais
fonctionné ;
destiné à un système d'alimentation en eau, il est
tombé en panne le
jour de son inauguration et ne fut jamais remis en état.
En 1991, on a toujours une scierie. Les petits artisans (cordonnier,
couturière) ont disparu, mais il y a deux transporteurs et un
boucher.
Le nombre d'exploitants agricoles ne cesse de diminuer ; Ils ne sont
plus que 11. Ils disposent d'une surface agricole utile de 600 ha qui
permet d'élever environ 800 bovins et 4290 meules de
gruyère ont été
fabriquées par la fruitière grâce à 1 793
750 Kg de lait.
Voici quelques éléments sur notre village qui nous
l'espérons vous
donneront envie d'en savoir plus sur notre histoire.
Fabienne DELACROIX
Bulletin municipal 1991
Courvières se trouve situé sur une
voie de passage importante, celle qui conduisait de Pontarlier à Salins par
Frasne et BoujaiIles. On comprend l'enjeu que représentait, au Moyen Age. le
contrôle de cet axe de communications et la lutte d'influence que se sont
livrés les seigneurs de la région sur l'Arlier en général. Ce sont d'abord les
sires de Joux qui imposent leur domination, relayés ensuite, après 1250, par la maison de
Chalon ; Henri de Joux doit s'incliner devant la victoire de Jean De Chalon et
se reconnaître son vassal, pour ses fiefs de : Joux, Usier, Dommartin et
Courvières.
Au XVIe
siècle, la seigneurie de Courvières est encore entre les mains des sires de
joux, qui y disposent de tous les droits de justice. Pourtant à la
fin du siècle, apparaissent d'autres titulaires de fiefs, les Watteville en
particulier. En 1584, le dénombrement de la terre de Courvières est réalisé par
Nicolas de Watteville et sa femme Anne de Grandmont,
dite de Joux ; au siècle suivant (1620), Pierre de Watteville (un des trois
fils de Nicolas) est seigneur d'Usier, d'Ouhans et de Courvières. Dom Carlos
(fils aîné de Pierre) est comte de Courvières, tandis que Dom .Juan (fils cadet
de Pierre) devient Abbé de Baume-les-Messieurs. Mais c'est ce dernier qui, en
1683, vend la seigneurie de Courvières à Claude-François Compagny (avocat du
roi au siège de Pontarlier), qui devait également étendre ses biens dans
le val d'Usier. En 1685, un nouveau dénombrement de la terre de Courvières est
réalisé par Compagy et confirme donc le transfert de propriété.
La fille de Claude-François Compagny
Marie-Gabrielle, épouse (1692) Charles Monnier, seigneur de Mamirolle et de
Noironte... qui hérite donc d'Usier et de Courvières à la mort de son beau-Père
en 1700 ; il achète en 1711 la charge de Premier Président à la Chambre des
Comptes du Comté de Bourgogne et devient marquis en 1713. La terre de
Courvières reste en possession de la famille de Monnier jusqu'à la Révolution. Notons
pourtant qu'en 1759 le marquis de Monnier est condamné à faire hommage au
prince d'lsenghien (héritier des biens de la famille de Nassau-Orange, elle
même héritière des Chalon), pour sa terre de Courvières, déclarée mouvante de
la seigneurie de La Rivière.
Extrait