LES COMMUNAUX .... HIER .... AUJOURD'HUI

Les pâturages communaux représentent des surfaces importantes dans les régions montagneuses de France.

A COURVIERES ils occupent plus du quart de la superficie de la commune soit 260 ha pour un total de 1020 ha environ.

Dans la plupart des communes du Doubs ils ont échappé au remembrement à l'exception des terres communales (les champs soumis à amodiation, ou location)

UN PEU D'HISTOIRE : ORIGINE.

Dépendant de la seigneurie de NOZEROY, fief des Châlons, les habitants de COURVIERES n'avaient pas de bois et les délits dans les bois banaux étaient nombreux. Hugues de CHALONS leur assigna en 1397 un canton de bois moyennant une rente " de 20 livres par an".*

En 1534 un procès leur fut fait pour avoir converti une partie des bois en pâturage. Certes les habitants du Val de Mièges avaient un droit de bouchoyage (droits d'usages sur les forets) dans la Haute-Joux, mais il semble bien que la nécessité de faire pâturer du bétail avait poussé nos ancêtres à des usurpations.

Les conflits territoriaux avec les communes voisines ; CUVIER vers 1630 FRASNE après 1700 sont bien la preuve d'un manque d'espace à pâturer durant ces périodes.

Bien entendu à l'époque tous ces gens vivaient en autarcie et pratiquement chaque famille entretenait une ou plusieurs têtes de bétail. vaches, chèvres, ou moutons.

C'est sans doute ce surpâturage qui a engendré ces phénomènes d'érosion (rochers apparents) et de déboisement total de nos communaux.

ANTAGONISME - PATURAGES- FORET.

La concurrence pâturage - forêt a toujours été vive et en 1846 des mesures sont prises pour arrêter les dégâts dans les bois de la haie dessus (Parcelles 4 et 5 actuelles). En 1850 la délimitation de la forêt est établie (les murs ont-ils été érigés par la suite, c'est possible car en 1844 une mesure de réglementation pour l'usage des carrières est prise.)

En 1856 un plan d'aménagement de la forêt est arrêté concernant la " vigne et la haie".

En 1836 sur 120 ménages formant la population 70 étaient des cultivateurs.

La nécessité de procurer quelques ressources à des journaliers a sans doute conduit le conseil municipal de COURVIERES à amodier (mettre en location) des parcelles de 18 ares pour faire du foin ou quelques cultures.

En 1858, 23 ha sont mis en culture (La Bannière, les Bornes?) En 1874 à la "Gaudine" (actuelles parcelles, de bois 11 et 12) et à " La main drue" des parcelles sont attribuées " au choix des endroits les plus propices à la culture jusqu'à concurrence des anciens baux".

La plantation de la portion de la Gaudine vers 1880 puis celle de l'actuelle parcelle 1 en 1920 réduisent la surface du communal au profit de la forêt.

MODE D'EXPLOITATION.

L'utilisation du communal reste inchangé pendant ces siècles passés. C'est la commune qui régit le droit de parcours et encaisse le produit (très modeste). Les rôles de parcours annuels dénombrent 59 utilisateurs en 1906, 32 en 1970 et 19 en 1975.

A partir des années 1928 les terrains privés sont barrés. La ligne de Chemin de Fer l'a été par le P.L.M. Deux gros troupeaux sont formés. "Le coins dessus" pour partie avec "la Combe", le coin dessous"pour l'autre. "La Combe" pâture la partie située à droite de la ligne dans le sens FRASNE-BOUJAILLES, "le Coin dessous" occupe les terrains situés de l'autre côté de la voie ferrée.

En 1953 petite révolution : les bêtes couchent au communal la nuit !! Cela limite les trajets, surtout l'été.

A partir des années 1955-1960, l'usage des engrais se répand et l'apparition du rotavator va modifier un peu ce paysage de petits tumulus : les fameux moutus ! Qui se souvient de l'obligation, édictée par les Allemands en 1940, d'aller couper les moutus à la pioche au "plan de la roche" ?

L'eau est canalisée depuis COURVIERES dans les années 60 et c'est la Coopérative de fromagerie qui assure financièrement l'entretien des barrières et la mise des engrais.

Nous arrivons à la période, je dirai contemporaine de l'exploitation du communal. Sous l'impulsion d'Hubert DELACROIX alors président du syndicat local et les conseils de la D.D.A. et de la Chambre d'Agriculture une coopérative agricole pastorale est créée le 26 Mars 1972.

C'est elle qui officialise et remplace la coopérative de fromagerie pour l'exploitation du communal. La fumure minérale est développée ainsi qu'une utilisation plus rationnelle quant aux trajets effectués par les vaches ; regroupement des grosses génisses avec un taureau, 2 pâtures pour les petites, 2 troupeaux pour les vaches: un" au paru", l'autre à " la combe". La coopérative encaisse les cotisations et c'est elle qui verse le parcours à la commune. Les comptes sont plus clarifiés.

Une étape plus importante est à nouveau franchie le 26 Novembre 1975. Un bail d'une durée de 12 années (renouvelé depuis) est passé entre la coopérative et la commune moyennant une redevance annuelle de 10 000 Kg de lait. C'est la coopérative qui entretient le réseau d'eau (facturée par le syndicat des eaux). Le droit de chasse est réservé à la commune. La coopérative doit supporter les dépôts de bois (laissés propres par les adjudicataires de coupes) sur le communal, elle n'a pas le droit de couper d'arbres etc......

La nécessité d'une exploitation plus intensive, le remembrement des terres effectué vont pousser les coopérateurs à entrevoir comme solution le partage et l'exploitation directe du communal par les attributaires de lots.

Un technicien de la chambre d'agriculture spécialisé dans ce travail viendra sur place pour mettre tout cela en route. Après enquête, discussions, avant-projet etc... des lots sont proposés aux sociétaires (19 à l'époque) puis un classement des parcelles est opéré pour établir la base de calcul des cotisations tenant compte de la proportion terres-roches et de l'éloignement. Il reste à installer tous les points d'eau et à cloisonner tous ces morceaux. Rude Travail !

L'évolution du progrés en général et de l'agriculture en particulier entrainent une diminution des emplois du secteur primaire. Depuis 1975, 8 agriculteurs ont cessé leur activité. Cela a permis de rééquilibrer ou d'augmenter, pour l'installation de nouveaux adhérents, les surfaces; mises à disposition.

Aujourd'hui Messieurs René JOUFFROY et Michel CLEMENT assurent la présidence et le secrétariat de la Coopérative.

Les perspectives d'avenir quant à l'utilisation du communal par les agriculteurs ne sont pas clairement définies. La réduction autoritaire de la production conduira obligatoirement vers une extensification des moyens de culture.

Si la nature peut toujours nous réserver quelques surprises, je pense qu'aujourd'hui il faut bien plus compter avec "l'Eurocratie" en matière de politique agricole.

ET DEMAIN ?

L'année 1991 a vu l'éclatement des systèmes communistes et un début de reprivatisation des terres à l'EST. Cela ne sera pas sans conséquences sur  les structures des exploitations de nos régions et sur le visage de nos contrées. Quels paysages, quels revenus offriront nos communaux à nos successeurs en marche vers le troisième millénaire ?

Bernard GRESSET.
Bulletin municipal 1991

 


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